jeudi 30 juin 2011

Une saison en enfer avec Arthur Rimbaud et Nicholas Kalmakoff


Nicholas Kalmakoff est né à Nervi en 1873 sur la côte ligure d'un père russe, général, et d'une mère italienne, ce peintre singulier fut dès son enfance nourri de fantastique par sa gouvernante allemande. Il se montra toute sa vie passionné d'ésotérisme comme en témoignent ses oeuvres.
Salomé
Il a conçu de nombreux décors de théâtre, dont celui de "Salome", d'Oscar Wilde en 1908, qui fut malheureusement censuré pour sa trop grande liberté sexuelle.
En 1920 Kalmakoff se rend à Helsinki, à Bruxelles, ainsi que dans le sud de la France, il s'intallera définitivement à Paris vers 1924, c'est à cette époque qu'il dit vouloir s'initier aux sciences occultes.


Je ne pouvais rêver de mieux afin de glisser dans cet article le prologue d' "Une Saison en Enfer", par Arthur Rimbaud.
"Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les coeurs, où tous les vins coulaient.

Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. - Et je l'ai trouvée amère. - Et je l'ai injuriée.

Je me suis armé contre la justice.

Je me suis enfui. O sorcières, ô misère, ô haine, c'est à vous que mon trésor a été confié !

Je parvins à faire s'évanouir dans mon esprit toute l'espérance humaine. Sur toute joie pour l'étrangler j'ai fait le bond sourd de la bête féroce.

J'ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J'ai appelé les fléaux, pour m'étouffer avec le sable, avec le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie.

Et le printemps m'a apporté l'affreux rire de l'idiot.

Or, tout dernièrement, m'étant trouvé sur le point de faire le dernier couac ! j'ai songé à rechercher la clef du festin ancien, où je reprendrais peut-être appétit.

La charité est cette clef. - Cette inspiration prouve que j'ai rêvé !

"Tu resteras hyène, etc..." se récrie le démon qui me couronna de si aimables pavots. "Gagne la mort avec tous tes appétits, et ton égoïsme et tous les péchés capitaux."

Ah ! j'en ai trop pris : - Mais, cher Satan, je vous en conjure, une prunelle moins irritée ! et en attendant les quelques petites lâchetés en retard, vous qui aimez dans l'écrivain l'absence des facultés descriptives ou instructives, je vous détache des quelques hideux feuillets de mon carnet de damné."


Narcisse
Il s'agit ici de deux auto-portraits, le premier en Saint-Jean Baptiste et le second en Louis XIV

Ange Rebelle


                                                                       Leda et le cygne noir



      

Raffinement photographique avec Sarah Moon




Sarah Moon est une photographe française née en 1941 d'une famille juive qui doit quitter la France occupée. Elle rejoint l'Angleterre et y étudie le dessin. Sarah Moon exerce la profession de mannequin de 1960 à 1966, et se tourne vers la photographie à partir de 1970.

D’abord modèle photographiant ses amies modèles puis photographe de mode, en particulier pour les campagnes de Cacharel qui lui assurèrent sa juste renommée, se fonde largement sur un style très riche et raffiné.

Sarah Moon utilise le film Polaroid et la chambre photographique. Les tirages sont confiés à un tireur. D’un commun accord, l’image peut être enrichie en grattages, détériorations, salissures, afin que l’objet apparaisse appartenir plus encore à la mémoire.

Créatrice d’un univers onirique et mystérieux, Sarah Moon s’est imposée ces quarante dernières années comme une figure féminine incontournable de la photographie. Véritable artisan de l’image, elle constitue, tout en finesse et en perfection, des scènes travaillées confondant le réel et la fiction.










mercredi 29 juin 2011

Alchimie et illustrations occultes avec Wilfried Sätty


Wilfried Sätty (Wilfried Podriech) est né à Brême, en Allemagne, en 1939, au lendemain de la guerre, nous le retrouvons au Canada et ensuite à San Francisco où il s'associera aux artistes de la Beat Generation.
Il a réalisé des centaines de collages et de lithographies, toutes teintées de symbolisme occulte.
Il illustra divers ouvrages jusqu'à sa mort en 1982, notamment Dracula et Edgar Allan Poe.

"L'alchimie peut être un état d'être, telles l'alchimie visuelle, intellectuelle ou artistique. L'esprit sous-développés peut être considéré comme apparenté au plomb, l'esprit entièrement réalisé en or. Et la même chose est vraie dans l'art. Une grande partie de l'art contemporain est le plomb."(Wilfried Sätty)

"Il ya vraiment un autre monde au sein de notre monde. Grâce à l'imagination, vous pouvez le voir. C'est une question de volonté. Presque tout le monde peut y arriver s'il s'active seul avec le centre du cerveau"(Wilfried Sätty)

En parlant de l'alchimie : "Bien qu'il y ait une grande force que vous pouvez tirer de cette action, il y a aussi un prix à payer. Les anciens alchimistes avertissent que pour pratiquer vous devez être prudent, et prendre des précautions supplémentaires. Malheureusement beaucoup de personnes sont entrées dans une état de la pollution mentale à cause des médias de masse. Ils ne savent pas la différence entre vérité et mensonge. Mais si vous pouvez ouvrir leur subconscient, ils peuvent apprendre."(Wilfried Sätty)








"En expérimentant de nouvelles applications de couleurs, je pense que je peux contribuer à ouvrir le subconscient."(Wilfried Sätty)
Wilfried Sätty pour Man, myth et magic en 1970


mardi 28 juin 2011

Provocation et sado-masochisme avec Erwin Olaf

Erwin Olaf (Erwin Olaf Springveld) est un photographe hollandais,  né en 1959 à Hilversum. 
Outre la photographie Olaf réalise des clips, des documentaires et des courts métrages pour les enfants.

Ce génie provocateur travaillant également dans le domaine publicitaire a créé plusieurs campagnes pour des marques connues telles que Nokia, BMW, Levi’s, Microsoft, Camel etc...

Erwin Olaf nous ballade au grè de son humeur et de son humour autour de thèmes abordant le sexe, le désir, la violence, la beauté, les problèmes de la vie,  l'hypocrisie de notre société.

Erwin Olaf a émergé de la scène artistique internationale en 1988 lorsque sa série Chessmen s'est vu attribuée un prix au concours européen de jeunes photographes. (Les photos présentes font partie de cette série).



Face à un tel panel, j'ai été attendrie devant  la série "séparation" que je vous présente plus bas.
Dans une famille aux tenues sado-masochistes, toute de latex vêtue, c'est le drame de l'absence chronique qui se joue entre une mère et son fils. Bardés de leurs combinaisons comme autant de carapaces, ces deux êtres se croisent, se parlent sans parvenir à se rencontrer. On sent dans ces images la mise à l'écart d'un enfant par une mère bien trop occupée par son quotidien actif, mais n’importe quelle association avec le sexe est totalement déplacée : l’habillement semble être le symbole de l’isolement glacé des figurants.

"Dans les photos de Séparation, vous pouvez toujours voir les regard d’enfants. La mère est aveuglée, je n’ai pas voulu lui donner d’identité. C’est l’enfant, marchant les bras tendus vers sa mère, qui crée l’émotion, le sens de l’isolement et l’idée de la séparation. Les photos sont en rapport avec dire « au revoir"(Erwin Olaf)








D'autres clichés que je trouve très intéresants et le lien du site de l'artiste : http://www.erwinolaf.com/

                                                                   Série "Royal Blood"
                                                            Marie-Antoinette
                                                                        Sissi

Série "Paradise Portraits"
    Série "Black"

                                                              Série "Fashion Victim "