lundi 15 octobre 2012

Portraits criminels avec Cesare Lombroso


Il y a cent ans, le 19 octobre 1909, Cesare Lombroso s’éteignait à l’âge de 74 ans. Au cours de sa vie, il fut tour à tour médecin militaire, professeur universitaire spécialisé dans les maladies nerveuses, directeur de l’asile psychiatrique de Pesaro, puis titulaire d’une chaire en médecine légale à Turin en 1874. C’est à Turin qu’il publia son ouvrage le plus célèbre, "L’uomo delinquente ", véritable typologie du criminel. 

Dans ses thèses sur le « criminel né » : à partir d'études phrénologiques et physiognomique, il tentait de repérer les criminels en considérant qu'il s'agissait d'une classe héréditaire qu'on pourrait distinguer par l'apparence physique. Ses théories étaient fortement marquées par la théorie de la dégénérescence, le racialisme et le transformisme : il considérait ainsi que l'humanité avait évolué en partant des « Noirs » vers les « Jaunes » et enfin les « Blancs ». Au sein même de l'Italie, il distinguait la « race du sud » inférieure à la « race du nord », tandis qu'il considérait que les femmes étaient moins sujettes à la criminalité en raison de leur moindre intelligence et de la nature plus inactive de leur vie.

Désormais, le crime a un visage : le crâne est caractéristique. Il est plutôt petit, le front est fuyant, les sourcils sont fournis, les pommettes très prononcées… Cesare Lombroso devint ensuite titulaire d’une chaire en psychiatrie, puis en anthropologie criminelle (créée pour la discipline qu’il vient de fonder). Génie ou charlatan ? Encensé de son vivant et dénigré immédiatement après sa mort, il est considéré aujourd’hui comme un pur produit de son époque. 

Les photos de cet article proviennent du musée d'anthropologie criminelle de Turin.
Situé au sein de l'institut d'Etudes anatomiques de la faculté de médecine de Turin, dans le quartier de San Salvario au sud de la ville, ce musée, retrace le parcours d'études scientifiques du criminologue Cesare Lombroso. 
Les collections comprennent des photos, des documents, des écrits et des productions artisanales et artistiques sur le sujet.




Ci-dessus : le crâne du brigand Villella est l’illustration macabre de la grande découverte de Cesare Lombroso : son aspect "primitif"serait, pour le chercheur, la preuve du lien "atavique"existant entre le criminel et les hommes primitifs.






Masque mortuaire réalisé en cire d'après la tête d'un criminel décapité



Carafe de prisonnier

Dans son testament le professeur Lombroso demandait à être disséqué par un collègue, ce qui fut réalisé.
Sa tête est maintenant conservée dans un bocal.